Chronique 3RMOICI – Entretien avec Annie Côté et Hugo Ouellette

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Annie Côté
Directrice des services techniques et projet majeur
Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel

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Hugo Ouellette
Directeur des services techniquesCIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal

Q - Comment le projet APMOICI mené par SSE s'inscrit-il dans la démarche de santé environnementale et de développement durable de votre établissement ?

Annie Côté – Créé en 2016 par l’initiative d’Annie Côté, le comité santé environnementale et développement durable (SEDD) est soutenu par la direction générale afin de promouvoir des environnements sains et favorables à la santé de notre clientèle et de nos employés. L’établissement s’est doté d’une politique et d’un plan d’action ambitieux. Déjà détenteur de la certification ICI ON RECYCLE+, le prochain objectif était de s’attaquer à la récupération des matières organiques. En premier lieu, toutes les portions(repas) admissibles sont transmises à des organismes par l’entremise de la Tablée des chefs. La mission de l’établissement implique également que plusieurs unités de traitement constituent un milieu de vie pour la clientèle. Des jardins et cours intérieures sont aménagés dans le cadre d’activités thérapeutiques. Un volet compostage y a été intégré. La clientèle a pu prendre part au processus de développement durable. Elle a pu y trouver des bénéfices thérapeutiques par le biais du plateau d’horticulture et de jardinage directement sur les unités. Toutefois, la majorité des 65 tonnes annuelles de matières organiques produites par l’institut proviennent du service alimentaire. Il s’est avéré nécessaire de trouver une technologie appropriée afin de valoriser ces matières. Non seulement, il sera possible de traiter l’entièreté des matières organiques. Il sera également possible de traiter les contenants pour emporter à usage unique qui doivent être offerts de façon obligatoire dû au contexte sécuritaire de notre établissement. De plus, la matière générée (digestat) permettra de valoriser la flore de l’institut. Les vastes terrains ont déjà pu bénéficier de la plantation de près de 3000 arbres. Le fertilisant produit pourra être utilisé à la valorisation de ses sols et aux autres phases de verdissement. Nous souhaitons également faire des tests afin d’éradiquer l’herbe à poux et l’herbe à puce.

Hugo Ouellette – Dans l’optique où le CIUSSS-EMTL veut repenser ses façons de faire, notamment sur le plan de la gestion des matières résiduelles (GMR), le projet 3RMOICI concorde parfaitement avec ce vaste champ d’action. En effet, le CIUSSS-EMTL a pour objectif d’encourager l’innovation et l’efficience en GMR en favorisant la réduction des déchets envoyés à l’enfouissement et la valorisation. Comme ce projet permet de satisfaire ces deux volontés, il a été tout naturel pour la Direction des services techniques d’adopter au sein de son plus gros service alimentaire cette nouvelle technologie de traitement des matières organiques.

Q - Qu’est-ce qui a motivé votre désir de participer à ce projet collaboratif (3 établissements de santé et de services sociaux) ?

Annie Côté – Au cours des dernières années, nous avons travaillé afin de trouver une solution efficace et appropriée à nos besoins sans succès. L’opportunité d’un projet collaboratif soutenu par Recyc-Québec a rendu possible l’acquisition d’un appareil adapté au volume de matière généré par l’institut et de bénéficier des retombées sur place. De plus, notre établissement a une mission très spécifique et il est stimulant de partager notre démarche avec d’autres établissement du réseau.

Hugo Ouellette – Ce projet était, pour le CIUSSS-EMTL, une occasion rassurante de tester une technologie émergente au pays en sachant que d’autres établissements issus du réseau de la santé et des services sociaux l’implantaient aussi. Que ce soit pour partager les bons coups, les défis ou toute connaissance relative aux divers processus que ce projet implique, la Direction des services techniques était convaincue que cette petite communauté composée de 3 autres établissements allait être une référence fiable et utile lors des différentes étapes de la réalisation du projet.

Q - Le digesteur aérobie est une technologie novatrice et inusitée (premier au Canada à l’hôpital de Hull – été 2021), quels éléments ont guidé votre désir de l’acquérir ?

Annie Côté – Le modèle choisi permet de traiter tous les types de matières résiduelles organiques produites dans notre établissement. De plus, l’appareil ne nécessite pas d’investissement majeur au niveau de l’installation. L’utilisation est simple et va pouvoir s’intégrer dans les routines de travail de nos employés. Enfin, le digestat produit sera très utile à nos projets de verdissement.

Hugo Ouellette – La préservation de l’environnement étant au cœur de la démarche en développement durable du CIUSSS-EMTL, il allait de soi qu’il fallait attaquer de front, entre autres, les matières organiques contributrices à l’effet de serre si enfouies, d’autant plus quand elles sont générées en grand volume comme dans un service alimentaire de centre hospitalier. Ce qui a particulièrement allumé la DST, c’est de pouvoir encourager une économie circulaire par la production d’un digestat fertilisant pouvant profiter aux projets de verdissement comme nos jardins communautaires ou nos projets d’agriculture urbaine en CHSLD.

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